TRISTE ANNIVERSAIRE… 30 ANS DÉJÀ !

Le 15 Août 1992, alors qu’il effectuait le sondage de barreaux, Francis CARON a été sauvagement agressé aux alentours de 13 heures par un détenu à la Maison d’Arrêt Bonne Nouvelle de Rouen.

Frappé de plusieurs coups de couteau de fabrication artisanale, notre collègue pris en traître par son agresseur se fera rouer de coups de barre de métal au niveau de la nuque. Francis succombera à ses blessures à l’hôpital le 17 Août 1992.

Son meurtrier, déjà connu à l’époque pour le meurtre d’un SDF en 1990 ainsi que celui d’une greffière du TGI du Havre l’année précédente, sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité 3 ans plus tard en avril 1995.
Dès l’annonce du décès de Francis Caron faite par les autorités, la France Pénitentiaire s’embrase et pas seulement à Rouen… Les Surveillants se rassemblent devant les portes des établissements en guise de recueillement et de protestation.

Oui chers Collègues, l’inimaginable, l’impensable, la catastrophe vient d’arriver : l’un des nôtres est passé de vie à trépas parce qu’une administration n’a pas eu la capacité de protéger suffisamment son Personnel.

Un seul mot d’ordre, un seul geste suffira à bloquer en quelques heures l’Institution Pénitentiaire qui crie son désarroi, sa rancœur et son mal-être face au drame qui vient de se produire.

Le Personnel de Surveillance dépose les clefs. C’est une première dans l’histoire de l’Administration Pénitentiaire. C’est le symbole d’une limite qui a été franchie, c’est le signe d’un malaise profond dans notre métier. Les Surveillants en 1992, animés par un esprit de corps et de solidarité indéfectibles se sont levés comme un seul homme pour dire STOP.

Ils ont exigé de la Chancellerie une discussion et des négociations avec leurs syndicats représentatifs (et par conséquent le nôtre) à la hauteur du drame qui venait de se produire. Le personnel de surveillance tout autant endeuillé que sa famille n’acceptera jamais la disparition tragique de Francis CARON, considéré par sa hiérarchie comme un « travailleur sérieux, discret et efficace ». Francis CARON a été cité à l’Ordre de la Nation le 18 Août 1992 et a reçu la médaille de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Dès lors, les surveillants n’accepteront plus jamais l’inacceptable, ils n’accepteront plus jamais de courber l’échine et de demeurer plus longtemps les laissés pour compte d’une politique laxiste pour ne pas dire parfois indifférente.
Les années 1990, marquées par cet évènement tragique et d’autres hélas qui suivront, marqueront le passage d’une ère nouvelle pour le monde Pénitentiaire. Plus rien ne sera jamais comme avant…

FO Justice a été fortement investie dans cette période sombre… il n’était pas question d’accepter des clopinettes, mais d’exiger des avancées indispensables pour permettre de garantir davantage l’intégrité physique et morale de nos collègues.

RASSUREZ-VOUS, RIEN N’A CHANGÉ 30 ANS PLUS TARD, N’EN DÉPLAISE À CERTAINS !

Nous demeurons toujours une force de proposition reconnue et respectée dans les revendications que nous portons. Ce combat nous le menons avec fierté, conviction et détermination !

FRANCIS CARON RESTERA POUR TOUJOURS DANS NOS MÉMOIRES UN HÉROS, ET JUSTEMENT UN HÉROS ON NE L’OUBLIE PAS !

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