Maison d’arrêt pleine, effectif de surveillants sous-coté, mode dégradé appliqué chaque jour, trafic, plus de 90 matelas au sol, puces de lits et cafards qui pullulent entre nos murs, rappels à gogo, absentéisme, perte de crédibilité et de respect des collègues, toutes zones dessassées, PIC désertés, bâtiments vides, brigades en double tâche chaque jour, pourcentage de profils psy en progression constante et la liste des blessés dans nos rangs qui s’allonge chaque jour. Service médical surchargé, greffe en souffrance, service RH en souffrance. Il suffit !!
Hier, un de nos gradés évitait de se prendre un coup d’arme artisanale dans le cou, aujourd’hui un profil atrophié du bulbe se croyant tout permis exprimait sa toute puissance en s’opposant aux règles en fumant tranquillement dans le sas de l’USMP sans gêne, maitrise du sujet compliquée, et puis encore des séparations de détenus énervés en pleine rixe au niveau de la 79 , bagarres dans les cours de promenades, surveillante devant faire barrage humain pour s’opposer au passage en force des détenus pour sortir de la cour et enfin, parvenir à refermer la grille de la promenade. Mise en HO d’un mineur ingérable…etc… Des surveillants exténués et à bout de nerf qui ne comptent plus leurs heures, ces mêmes surveillants que l’on voit presque tous les jours. Des surveillants qui se blessent face à la violence accentuée de ces profils sans limite. C’est un à deux collègues blessés minimum sur chaque grosse intervention. Aujourd’hui 4 , pour le moment..
Dans les hôpitaux et cliniques en manque d’effectifs des services entiers ferment. Ici, même si notre structure a atteint sa limite rien ne se passe.
Nous n’assumons plus les charges de travail incessantes dues au surencombrement, il n’y a plus d’heure pour les mutations et elles sont bien trop nombreuses, les conditions d’hygiène de vie des détenus ne sont plus suffisantes, à chaque ouverture un problème point le bout de son nez, la sécurité de nos collègues n’est plus garantie. Les surveillants sont les tampons de cette détention.
Il est temps de refuser les nouveaux entrants. Il est temps de fermer nos portes. Madame la directrice nous avons besoin de renforts. Les ERIFS, les ERIS, il nous faut un apport en effectif.