Tous les indicateurs sont au rouge au CP de Fleury-Mérogis et beaucoup se creuse les méninges pour maintenir à flot ce vaisseau amiral qui tangue dangereusement et navigue contre vents et marées à une cadence infernale !
Mais à quel prix ?
Le mode dégradé ne saurait être la norme dans ce contexte particulier de mal être au travail et de risques professionnels.
Les rappels sont incessants et s’enchainent, 1 nuit/2 les agents sont en DN, les plannings en mode gruyère témoignent de ce malaise grandissant et insécurisant de nos coursives.
De même, certains chiffres donnent le vertige et caractérisent la gravité de la situation dans notre établissement pénitentiaire. Tous les bâtiments sont en souffrance et au bord de l’explosion.
• Taux de couverture sur l’organigramme de référence ne cesse de se dégringoler on est actuellement à 90%. Doit-on se réjouir du gel de la montée en charge des détenus au centre de détention qui aurait fait chuter ce thermomètre des effectifs à 85% !
• Plus de 25% le taux d’absentéisme global qui inclus les congés de maladie ordinaire, les accidents de travail …• Explosion des compteurs des heures supplémentaires, plus de 310 302 heures pour les personnels de surveillance au titre de l’année 2023.
• 3 fois / mois, chiffre qui doit être revu à la baisse correspondant à la présence du médecin de prévention pour près de 1670 personnels.
Paradoxalement son expertise demeure importante pour conseiller l’administration dans sa démarche de prévention en santé.
• 19% TCCBS (Taux de Calcul de Compensation des Besoins de Service) obsolète qui biaise la gestion des plannings des agents où certaines données ne correspondent plus à la réalité des effectifs (disponibilité / détachement/ CLD/ féminisation/ congés bonifiés etc.…)
• 219 violences sur personnel pour l’exercice 2023. A cela s’ajoute les nombreuses agressions verbales que subissent les agents au quotidien qui ne sont pas prise en compte pas dans les statistiques.
• 140% taux d’occupation du CP de Fleury-Mérogis soit plus 4000 personnes détenues incarcérées et prises en charges.
Cette surpopulation carcérale met en surchauffe notre établissement pénitentiaire et ne répond plus aux exigences sécuritaires eu égard au manque d’effectifs des personnels au quotidien (charge de travail, conflits, règlements de compte, suicide, refus de réintégrer, etc.…)
Par ailleurs, les politiques de luttes contre l’absentéisme à travers notamment le plan d’équité manque d’équilibre et ne met pas suffisamment en avant les efforts des agents dans ce contexte décrié.
En effet, notre organisation constate la lenteur administrative quand il s’agit de récompenser ses agents qui ont su se mettre en évidence dans leur manière de servir notre institution.
Pour le bureau local Force Ouvrière Justice, il n’est pas question de minimiser ce constat où se réfugier dans un discours qui se voudrait rassurant en regardant l’assiette de l’autre : « Il y a pire qu’ailleurs ! ».
Le constat est clair pour Force Ouvrière Justice, une crise nous guette et infecte nos différents détentions, services et bureaux : l’épuisement professionnel !Le baromètre de cette souffrance au travail est prégnant et ce mal-être des personnels est grandissant au sein de notre établissement pénitentiaire.
Cette détérioration des conditions de travail est nocive et fragilise la santé mentale et l’intégrité physique des personnels au sein de leur environnement professionnel.
Le moral en berne des personnels se conjugue avec une démotivation qui tend à se généraliser dans notre profession.
Par ce constat partagé, le bureau local Force Ouvrière Justice a alerté le chef d’établissement, le directeur interrégional et la DAP sur l’érosion de notre effectif et l’impact sur le fonctionnement inhérent de notre établissement pénitentiaire.
Le bureau local Force Ouvrière Justice a demandé au chef d’établissement la convocation d’un CSA spécialisé et réclame un audit portant sur la qualité de vie au travail et l’organisation des services.
Pour affiner notre réflexion d’ensemble et dégager d’autres bibliothèques de cycles de travail dans l’objectif est de concilier vie professionnelle et familiale.
Force Ouvrière Justice des hommes et des femmes engagés pour défendre vos conditions de travail, de vie et de sécurité !