A l’aube du prochain CSA local et du CSA Départementale, le syndicat FO Justice Guadeloupe rappelle à notre direction locale, à la DSPOM et à notre administration, que certaines réponses sont toujours attendues concernant les ouvertures du DAC de Baie-Mahault et du nouvel établissement de Basse-Terre.
Dès les deux présentations officielles, notre syndicat n’a pas hésité à formuler auprès de nos deux directions et auprès de la Directrice Interrégionale, ses interrogations et ses inquiétudes plus que légitimes sur la mise en place des deux projets et pour un fonctionnement optimal. En parallèle, les deux établissements et son personnel sont toujours dans une grande souffrance due au manque de moyens humains, matériels et orphelins de certaines structures à l’instar des établissements hexagonaux (UHSI, UHSA, PREJ, ERIS…). Vous aurez la triste impression que nous ressassons les mêmes choses, mais il ne faut jamais arrêter le combat que nous avons commencé et continuer à œuvrer pour le bien des personnels.
Concernant le Centre Pénitentiaire de Baie-Mahault.
FO Justice Guadeloupe reste persuadé que, malgré les beaux plans que l’APIJ nous a concocté, des améliorations doivent être apportées, en parallèle, au projet DAC mais aussi à l’existant car l’un ne va pas sans l’autre. Même si la Direction nous a assuré qu’il y aura bien une cuisine plus grande et suréquipée, nous attendons toujours un arbitrage sur les autres services annexes (ou fonctions supports) de la part de la DSPOM. En effet, ces services seront fort impactés et inappropriés une fois le DAC mis en service : on pense au greffe, à la buanderie, au magasin, au vestiaire des détenus, au vestiaire des Surveillants, des locaux de détente en service de nuit, au parloir, aux locaux administratifs… Mais aussi la révision des effectifs en personnel administratif, technique et CPIP et de leurs locaux.
Notre organisation continue de dire que les 12 Agents prévus pour l’équipe ELSP sont insuffisants. Le même syndicat qui a voté OUI pour cette ouverture à 12 n’avait pas prévu les impacts à venir et la gestion approximative des missions demandées. La preuve en est, aujourd’hui ces mêmes signataires crient déjà au secours. FO Justice Guadeloupe demande qu’un effort supplémentaire soit fait pour augmenter leur effectif à 16, en prenant les quatre premiers agents de la liste complémentaire et les considérer comme des ouvertures de postes.
Quant au CD2 Nord, notre quartier différencié reste toujours un poids pour le personnel. En profondeur, rien n’a vraiment changé dans cette zone réservée aux indésirables de la détention (les vulnérables, une concentration de détenus à profils psy, les gestions atypiques, etc…). La gestion reste toujours « au petit bonheur la chance » car à n’importe quel moment tout peut basculer. Nous avons toujours dénoncé cette gestion fermée à coté de quartiers ouverts. Cela crée davantage de frustrations chez ces détenus. Une ouverture s’impose : plus d’activités, plus d’occupations. Cela doit passer par un travail en étroite collaboration avec les services sociaux, à l’image de ce qui a été mis en place à l’UDV.
La sécurisation et la fluidité des mouvements collectifs (parloir, promenade, atelier, activités, sport…) doit être une priorité pour faire respecter l’ordre. Pour FO Justice Guadeloupe, ce sera une heure de départ et une heure de retour pour TOUS les détenus du MEME SECTEUR, pas de retardataires qui traînent volontairement les pieds.
Depuis des années notre organisation réclame la présence de deux agents au PCI. C’est une demande forte du personnel, car actuellement l’agent en poste est plus que débordé par les appels, les contrôles et remises de clés, le contrôle des caméras, les ouvertures de grilles, etc…
Les Matin/Soir et les nuits qui sont doublées continuent de plus belle et semblent devenir un élément normal du planning des agents. FO Justice Guadeloupe continue de dire NON aux Matin/Soir et aux nuits doublées. Nous espérons qu’ils disparaîtront avec l’afflux en personnel (les MAD de Basse-Terre) au mois de juillet pour ne plus revenir. Pas mal de collègues ont connu des malaises ces derniers temps, le rythme effréné en serait-il la cause ? Une remise en question s’impose !
FO Justice Guadeloupe préconise une meilleure sécurisation du domaine. N’importe qui peut entrer sur le domaine comme bon leur semble. Le dernier incident en date (la fusillade) nous laisse encore à réfléchir. Cette sécurisation passe en premier lieu par le déplacement de la barrière de sécurité plus en amont de manière à éviter que les véhicules non autorisés n’arrivent jusqu’à la PEP. Cette sécurisation passe aussi par un meilleur éclairage du domaine, la pose de caméras supplémentaires et aussi la pose de plots ralentisseurs.
Les agents hors de l’établissement constituent un vivier d’agents non négligeable pour le service. Depuis peu, la politique de la direction pour les faire revenir semble jusqu’à maintenant vaine. Loin de nous l’idée de porter un quelconque jugement sur les raisons de leur absence, nous ne sommes pas médecins, mais le manque d’effectif se fait atrocement ressentir.
Par ailleurs, il est inconcevable que dans l’agrandissement du CP que nos têtes pensantes n’ont pas pensé à créer un vrai quartier arrivant, une annexe à l’unité de soin, à aménager une vraie salle de sport pour les agents, etc… On pourrait aisément lister le nombre de choses que nous aurions pu avoir, si et seulement si, le personnel était associé à ce genre de projet.
Les Personnels Administratifs.
Depuis quelques temps, le personnel administratif est en souffrance du fait d’un grand nombre de dossiers non géré ou en attente d’être géré.
Depuis les absences de certains agents, beaucoup de dossiers sont en stand-by. Ces derniers sont transférés au service économat qui peine avec ce surplus de travail.
Par ailleurs, le personnel administratif est unanime pour que la direction fasse une demande d’embauche à la DSPOM en prévision du DAC, mais dans l’immédiat la venue d’un personnel expert dans les marchés publics serait primordiale pour la gestion de certains dossiers majeurs. Il est aussi question de voir avec les chefs de service lors des affectations de personnels, afin de sélectionner des personnes profilées pour une adaptation rapide et pour réduire le temps de formation.
Concernant la Maison d’Arrêt de Basse-Terre.
Pour FO Justice Guadeloupe, la création et la mise en place de l’ELSP de Basse-Terre doit être une priorité avant l’ouverture de manière à ce qu’ils soient déjà opérationnels. Notre organisation dit déjà un grand NON quant à l’effectif dédié. Ne commettons pas la même erreur que le CP de Bémao en créant un ELSP au rabais. FO Justice Guadeloupe préconise un effectif de 12 agents pour la MA BT.
FO Justice Guadeloupe exige la fin des extractions médicales avec deux agents, de surcroit en service de nuit et sans armement. Dans le contexte sécuritaire où l’on se trouve actuellement, avec les assassinats de nos collègues dans l’hexagone, nous ne devons plus prendre ce risque, d’où la grande nécessité de la création de l’ELSP de Basse-Terre pour effectuer ces missions extérieures.
FO Justice Guadeloupe demande de prévoir à la sécurisation des cours de promenade avec un filet anti- projection, mais aussi la mise en place d’un dispositif anti-drone sur l’établissement.
Pour le fonctionnement de la nouvelle MA BT, FO Justice Guadeloupe demande d’instaurer le binômage sur les coursives et la mise en place de grilles palières pour la sécurité
De même, FO Justice Guadeloupe demande à la direction locale de revoir la gestion du QD. Il n’est pas normal qu’il n’y ait pas de surveillant affecté dans ce secteur. Nous déplorons que ça soit un « agent divers » qui s’occupe de faire les ouvertures des quartiers A et B, de la gestion du QSL, de la mise en place de l’activité musculation, de la fouille des extraits, et en plus doit effectuer les rondes du Quartier Disciplinaire. Comment un seul agent peut-il arriver à gérer tout cela !! FO Justice Guadeloupe demande que ce mode de fonctionnement cesse immédiatement.
Par ailleurs, FO Justice Guadeloupe réclame l’affectation d’un agent à la cuisine pour la surveillance et les fouilles (arrivée et sortie) des détenus. Trop de postes répertoriés et qui sont découverts. Question sécuritaire.
Le SPIP de Guadeloupe
Sur l’ALIP des Abymes des travaux doivent être réalisés pour sécuriser les lieux et le personnel. N’importe qui peut rentrer au SPIP. Aucun agent de sécurité n’assure les vérifications sécuritaires d’usage, et cela n’est pas normal.
FO Justice Guadeloupe rappelle que le Parking du personnel est trop petit et pas adapté.
Sur le volet RH, FO Justice Guadeloupe regrette que nombre de décisions soient prises sans qu’il y ait de véritables concertations avec le personnel. Le dialogue social est au point mort, quasiment inexistant, ce qui crée un climat tendu au sein de la structure.
FO Justice Guadeloupe demande qu’il y ait un temps d’échange ou autre entre la direction et le personnel.
FO Justice Guadeloupe demande le maintien des vaqués gagnés pour les CPIP après des CSA musclés et passionnés.
Les agents du pole DDSE attendent de renouer le dialogue avec la direction pour savoir où ils en sont.
Actuellement, le sentiment qui prédomine est une impression d’abandon ou de mépris. Conscient qu’il faut préserver l’équilibre au sein de cette structure, FO Justice Guadeloupe appelle à l’apaisement social pour le bien de tous. Nous devons nous réunir autour d’une table et faire en sorte d’avancer. Notre mission de service public reste la priorité mais dans de bonnes conditions.
Voilà au point où nous en sommes sur ces établissements et structures de Guadeloupe, et ça aurait pu être pire. Malgré les agressions physiques et verbales, malgré un rythme de travail éreintant, malgré une moyenne d’âge qui fait de nous des « anciens » et malgré des conditions de travail limitées, nous continuons à tenir, nous continuons à assurer au quotidien notre mission régalienne.