Chers collègues,
Depuis cet été, nous sommes confrontés à des difficultés de plus en plus prégnantes dans l’exercice de nos missions. À la crise RH sans précédent que nous avons connue, s’ajoutent une évolution profonde du public pris en charge et des violences de plus en plus inquiétantes.
Malgré nos alertes, l’administration se refuse encore à prendre ces problématiques à bras-le- corps, alors même qu’elles ont de réels impacts en bouleversant notre quotidien et nos conditions de travail. En effet, le fameux « faire avec » reste l’incantation favorite des pontes de la PJJ.
Alors que l’administration déplore le manque d’attractivité de nos métiers, elle n’hésite dorénavant pas à faire subir de plus en plus souvent la double peine à ses agents en cas d’agression ou d’accident de service.
Forts de notre représentativité et de notre exclusivité dans les comités médicaux du Grand Nord, nous avons pu constater des dérives importantes ces derniers mois, avec une imputabilité de plus en plus restreinte auprès des agents et des cas de plus en plus complexes pour déterminer cette même imputabilité.
Après de nombreuses alertes auprès de la DIR, qui nous rétorquait qu’il n’y avait aucune difficulté et que tout était fait dans le respect du cadre réglementaire, nous avons obtenu une audience auprès de cette dernière.
Cette audience a eu lieu hier, le 2 décembre 2024.Durant cet échange, nous avons pu démontrer qu’une « doctrine » était bien mise en place au sein de la Direction Interrégionale Grand Nord concernant les accidents de travail.
Celle-ci comprend une lecture de plus en plus restrictive des commissions médicales et une systématisation depuis un an du passage en expertise lorsqu’un traumatisme psychologique est décelé.
Bien que, dans certains cas, le recours à l’expertise soit nécessaire, nous dénonçons cette systématisation qui fragilise le lien de confiance des agents envers leur administration et qui n’a pas lieu d’être dans certains cas évidents, à l’instar d’un agent violemment insulté par un cadre dans l’exercice de ses missions. L’imputabilité paraît ici évidente, surtout lorsque les faits sont reconnus.
Suite à notre intervention, et fort de plusieurs exemples probants, le Directeur Interrégional s’est engagé, dans le mois, à revoir l’efficacité de cette « doctrine » que nous continuons à dénoncer.
FO Justice PJJ Grand Nord sera toujours du côté des conditions de travail. Notre administration est à juste titre exigeante. Soyons exigeants également. Il en va de la protection des agents.