Depuis maintenant plusieurs mois, nous avons alerté à maintes reprises les problèmes récurrents sur le bâtiment B. Aujourd’hui il est temps que les choses changent.
Après nos alertes, nous avons eu comme réponses que la situation n’était pas dramatique, qu’il ne s’agissait que de « mauvaises pratiques » professionnelles.
Oui mais voilà, ces mauvaises pratiques professionnelles raisonnent autrement aujourd’hui, et comme chaque action entraine des conséquences, nous arrivons au point de non-retour.
Le CP n’a jamais connu ça auparavant mais le 19 juillet, des détenus classés cantines sont arrivés sur leurs postes et ont décidé de ne pas travailler exigeant que leurs problèmes soient réglés et demandant à changer de bâtiment au plus vite. On pourrait largement condamner ce « mouvement » de détenu mais en creusant… Il est question de non- distribution de repas, de tensions, de différence de traitement…
Il sera sûrement facile de condamner les surveillants, de les pointer du doigts en expliquant que leur travail est mal fait et que c’est à eux de s’assurer que ce genre de problème n’arrive pas mais ce serait trop facile !
Digne d’une mauvaise série télévisé, la Cheffe du bâtiment B, surement partisante des pratiques innovantes, ne cesse de mettre à mal le travail réalisé depuis tant d’années…
Nous avons accepté le terme de « mauvaise pratique » quand cette Officier est rentrée dans une cellule du B1 pour « yoyoter » avec un détenu du B0 afin de récupérer un morceau de stupéfiant.
Nous avons pris sur nous quand elle a décidé de virer son adjoint de leur bureau pour faire des audiences avec certains détenus.
Nous avons fait sourde oreilles concernant les dires de détenus quant à sa gestion et ses pratiques.
Nous avons alerté quand les détenus se vantaient d’avoir obtenu des informations personnelles de la part de la Cheffe sur certains de nos collègues.
Nous avons défendu notre collègue quand celui-ci a dû prendre une demande d’explication qui ne lui revenait pas.
Nous avons été choqués de savoir que lors d’une intervention et malgré la présence de surveillants, c’est l’auxiliaire qui a procédé au menottage du détenu.
Nous nous sommes posés beaucoup de question quand les auxiliaires du bâtiment s’assuraient que les surveillants réalisaient bien leurs fouilles de service programmées.
Nous nous sommes insurgés quand il a été récupéré dans l’office du B1 une cafetière achetée via les ACT pour les surveillants.
Aujourd’hui nous n’acceptons pas, nous n’acceptons plus.
Le 18 juillet 2024 vers 17h30, une alarme retentit au niveau du B0.
La cheffe du B nous annonce une mauvaise manipulation au Motorola, pourtant, 3 agents sont postés devant la cellule de la personne détenue S. gants d’intervention en main. Ils sont accompagnés de la cheffe du bâtiment et de la « brigade blouse blanche ».
Mais d’où sort cette brigade ?
Dans l’ère du temps surement… Supposons l’arrivée de contractuels sur notre établissement, en tout cas la définition qu’en fait notre Cheffe de bâtiment. Deux auxiliaires d’étage composant la « pseudo » équipe d’intervention, pour une intervention qui selon ses dires est une mauvaise manipulation…
Le détenu S, pour avoir cassé sa fenêtre, récoltera un placement en CPROU.
Il est entendable qu’il ne soit pas nécessaire de demander du renfort, en revanche ne pas vouloir de surveillants en renfort car la « brigade des blouses blanches » est déjà présente…
Mais ce n’est pas terminé… la CPROU se trouvant sur le B1 (un étage ouvert) la fermeture de celui-ci aurait dû être faites avant que le détenu n’y soit emmené. Bien évidemment il intègrera la CPROU alors que l’étage est ouvert, mêlé au reste des détenus de l’aile.
Mais en toute sécurité car cet étage est l’étage de nos « nouveaux contractuels ».
Après avoir laissé toutes ces choses passées, maintenant les auxiliaires du B, sous couvert de la cheffe de bâtiment, se permettent de monter les détenus en CPROU ?
Aujourd’hui le bâtiment n’est plus votre Cheffe mais il n’est plus notre non plus. Aujourd’hui il est leur !
A donner plein pouvoir à votre « brigade », à les estimer plus que vos propres agents, vous avez mis à mal tout un bâtiment. Une poudrière, une bombe à retardement géré par un auxiliaire au profil particulier, suppléé par beaucoup de petites mains.
Que va-t-il se passer quand nous déciderons de reprendre le contrôle de celui-ci ?
Vous bafouez nos codes et notre crédibilité. Vous intentez à notre intégrité. Mais aujourd’hui nous n’accepterons plus !
A ce stade, nous ne ferons pas non plus de rappels concernant les procédures de mise en CPROU, ce ne serait qu’une goutte d’eau de plus dans un verre bien rempli.
Nous exigeons, pour l’intégrité des surveillants et pour la bonne gestion de la détention ce que la Cheffe soit écarté de ce bâtiment. Nous exigeons et nous ne transigerons pas !
Nous exigeons que le détenu « chef » de ce bâtiment soit transféré immédiatement pour éviter un drame certain.