En cette période de jeux olympiques, comment ne pas faire un parallèle entre nos athlètes, qui vouent leur vie à leur discipline, et les personnels de l’administration pénitentiaire qui sacrifient la leur pour l’intérêt général de l’État ?
Le nombre de détenus en France a battu un nouveau record… qui n’a rien d’olympique : 78.509 personnes incarcérées au 1er juillet, contre 77.880 le mois précédent, selon des chiffres publiés ce jeudi par le ministère de la Justice.
Ce chiffre record marque le dixième mois consécutif de hausse de la population carcérale, représentant une augmentation de 5,4% sur un an. Sur le terrain, c’est une densité carcérale moyenne de 127%, qui se porte à 152% dans les maisons d’arrêt et même au-delà de 200% pour 19 établissements ou quartiers… explosif !
Et malgré ça, nos prisons tiennent et n’implosent pas. Et ça, nous le devons aux seuls personnels de l’administration pénitentiaire, qu’ils soient personnels de surveillance, d’insertion et de probation, administratifs ou techniques.
Tous résistent malgré les difficultés engendrées et les conditions de travail extrêmement dégradées.
Ces personnels sont voués corps et âme à leur administration, passant ainsi plus de temps au travail qu’avec leurs proches, s’épuisant personnellement et professionnellement pour porter à bout de bras un système carcéral à bout de souffle.
Dans aucun autre pays démocratique du monde, on ne demande autant de sacrifices, d’investissement et d’abnégation à ses personnels.
Le protocole d’accord signé à la suite du drame d’Incarville prévoit une grande consultation pour s’attaquer à la surpopulation carcérale de notre pays et enfin trouver des solutions pour la réguler.
Force Ouvrière Justice a déjà fait connaître ses propositions et ses orientations pour y parvenir.
Ainsi, nous ne pouvons plus laisser aux seuls magistrats la responsabilité de gérer et réguler les flux de la surpopulation. Ils ont échoué et les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Est-il utile de rappeler que, par pur dogmatisme, deux syndicats de magistrats corporatistes, le SM et l’USM, font la pluie et le beau temps dans ce pays ?
Quoi qu’ils fassent et quel que puisse être leur niveau de responsabilité, les magistrats ne sont jamais inquiétés. Les révélations du rapport de l’IGJ suite au drame d’Incarville en sont un nouvel exemple… tragique !
Il faut ajouter à cela l’instrumentalisation de l’UNSA-Justice par l’USM et de la CGT par le SM. Tels des pantins, ils se laissent manipuler pour des raisons purement électoralistes, en vue d’obtenir des moyens supplémentaires et, par ricochet, ne font qu’asseoir la toute-puissance de ces syndicats de magistrats corporatistes.
Mais Force ouvrière n’a pas l’intention de laisser faire !
Fort de représenter TOUS les personnels de ce ministère, y compris les magistrats avec qui nous travaillons dans l’intérêt de l’ensemble des personnels et celui de nos concitoyens, nous serons force de proposition pour trouver de vraies solutions pour réguler la densité carcérale dans notre pays.
Il est urgent d’agir et le futur gouvernement devra faire de ce dossier une priorité absolue. À l’impossible, nul n’est tenu…
Les personnels de l’administration pénitentiaire ont déjà fait bien plus que ce qui est admissible !