Jour : 14 avril 2022

Notre délégation syndicale était reçue par le cabinet du préfet ce mercredi 13 avril 2022 à 14h30.

Si l’accueil était quelque peu solennel, il fut néanmoins empreint d’une bienveillante attention à notre égard, réconforté par les propos chaleureux d’introduction de Madame la directrice du cabinet du préfet de l’Hérault.

Mais ; très vite en substance, la rigueur protocolaire des lieux reprit le dessus ! Néanmoins, nous avons évoqué sans ambages, la situation qui va en s’amplifiant à 2 mois de l’été, tant l’atmosphère dans la prison devient de plus en plus lourde par l’augmentation constante de l’effectif carcérale (950 détenus) ; ainsi que l’augmentation de l’agressivité des détenus à l’égard du personnel (invectives, menaces, blessures physiques).

Description des sujets :

• Surpopulation pénale concentrée sur les étages

• Problème de la chaleur à l’approche de l’été qui sera un

  vecteur de conflits difficilement gérables

• Projection d’objets les plus variés et dangereux

  provenant de l’extérieur (couteaux)

• Isolement aux étages

• Altercations entre détenus voire également cellule de 3 et 4

• Surpopulation en cour de promenade (problèmes inhérents à cette dernière)

• Désorganisation des services contraints de s’adapter dans l’urgence et la précipitation à cette fluctuation du moment.

  Tous les services en pâtissent : le vestiaire, la buanderie, le greffe, la comptabilité, l’unité sanitaire, les EJV…

  D’autre part, cette incroyable gymnastique de l’effectif carcéral entraîne également des difficultés qui occultent l’aspect matériel du problème de notre cuisine INADAPTEE à la préparation de 950 repas journaliers.

  Depuis janvier 2021 le flux d’entrants ne cesse de croître et latendance ne s’inverse pas !

  Si aujourd’hui notre service public est destiné à assurer des missions de garde, de sécurité et de réinsertion, nous constatons que nous ne pouvons plus assumer nos missions telles que nous le devrions ; cet aspect-là rend la situation carcérale dangereuse ! Quelle en sera la limite ?

  Toutes les sonnettes d’alarme ont été enclenchées, FO a été entendu, nous attendons maintenant de nos instances des solutions !

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Monsieur le directeur,

Il n’est pas dans notre habitude de rédiger une déclaration liminaire et de vous l’exposer à l’ouverture d’un comité technique. Cependant, nous n’avons pas pour habitude de rester muet face aux diverses situations que traverse la maison d’arrêt de Carcassonne.

Voila maintenant plus d’un an et demi que vous êtes en place, et vous avez pu apprécier l’extrême sympathie et le professionnalisme de vos agents de terrain. Vous avez également eu à subir quelques désagréments depuis votre arrivée et pas des moindre . Nous parlons bien entendu de l’évasion , du détenu se promenant sur les toits, mais également plus récemment du démantèlement d’un important trafic au sein de la structure.

Par cette déclaration liminaire nous n’allons pas chercher à vous accabler car vous n’y êtes pour pas grand chose . Vous payez plus ou moins la politique menée par notre cher DISP de Toulouse en matière de management des petites structures comme la notre. A savoir, excusez moi du terme « pas de couille pas d’embrouille » une nouvelle fois , vous excuserez ces propos mais cela est le reflet parfait de ce qui se passe.

Quelques chiffres rapides : 130 détenus incarcérés à ce jour, pour 53 cellules effectives, soit un peu plus de 240% de taux d’occupation. Cinq agents mis en renfort pour palier au manque d’effectif. Une nouvelle fois, notre cher Directeur interrégional ne tient pas ses engagements pour la CAP de juin … Nous n’allons pas requalifier ce cher directeur, car il risque de vouloir une nouvelle fois « me tirer les oreilles »… Bref vous l’aurez compris les paroles n’engagent que ceux qui les reçoivent.

Monsieur le directeur, vos agents commencent sérieusement à être exaspérés à toujours devoir palier l’incompétence de nos hauts dirigeants. Et aux mesures qui en découlent.

Nous venons d’apprendre qu’une commande de lit triple va sans doute être passée pour masquer le nombre de matelas au sol et augmenter la capacité d’accueil . Pour Force Ouvrière c est NON . Vous comprendrez aisément qu’à 240% de taux d’occupation et pour les 7,65 euros net perçu mensuellement par agent comme prime de surencombrement, cette commande de lit triposé ne se fera pas, et j’insiste : elle ne se fera pas.

Monsieur le directeur, vous comprendrez que cette politique de l’apaisement et le fait de jouer la montre sans cesse a ses limites.

Nous n’accepterons pas de servir de dépotoir de la disp de toulouse sous prétexte que notre établissement tourne correctement. Et pour rappel si celui ci tourne aussi bien c’est grâce en grande partie aux agents œuvrant sur celui-ci .

Beaucoup de chose sont en suspend, les points abordés sur le dernier CTL n’ont pas tous été traités et beaucoup d’interrogations de la part des agents nous remontent . Comme le fonctionnement de la porte d’entrée avec le PEP 2 et le service en 12h . Qu’attendons nous exactement pour nous lancer dans ces réflexions ?

Nous avons également une pensée pour les gradés de l’établissement, enfin du moins pour ce qu’il en reste. La aussi la politique de management est clairement à revoir. Où en est la demande croisée qui aurait permis au gradé d’Uzerche d’arriver de manière anticipée ? Encore une fois vous avez de la chance que l’équipe d’encadrement de la MA Carcassonne est extrêmement conciliante , mais cela va t il durer ? Quand on voit la considération de l’administration pour un gradé avec des états de services aussi conséquent que notre camarade qui a choisi de rallier l’ENAP , je pense que la situation précaire de ces derniers va clairement durer jusqu’en août. Félicitations aux gradés pour leur dévouement . Peu être obtiendront ils une lettre de félicitations régionale , allez savoir.

Bref, monsieur le directeur vous l’aurez compris notre établissement n’est pas au mieux , dans un contexte sanitaire totalement flou, car plus aucune mesure n’est correctement appliquée, vos agents sont dubitatifs . Nous avons tellement d’arrivant qu’un risque épidémique est réellement à craindre. Alors que le protocole sanitaire de l’établissement est devenu quant à lui totalement ubuesque. Cela est sans doute lié au fait que nous n’arrivons plus à éponger correctement le flux massif des arrivants de tout genre dans notre établissement. Merci une fois de plus au Directeur interrégional de tenir ses engagements en matière d’incarcération et de nous rappeler son attachement envers les petits établissements.

Enfin nous terminerons en vous rappelant une énième fois, que la MA Carcassonne reste l’un des seuls établissements sur le plan national à ne pas disposer d’agent pour l’USMP , pour la promenade mais également pour la Porte 2 . Pour ce dernier point j’attire votre attention sur le fait que ce poste PEP2 n’est pas systématiquement couvert, il ne faudra pas s’étonner si des objets parviennent à entrer en détention.

Dans ce contexte plus qu’alarmant, nous vous indiquons qu’après une discussion avec les responsables locaux des divers syndicats de l’établissement , nous envisageons une action devant les portes de notre structure.

Nous rappelons une nouvelle fois à notre cher Directeur interrégional qu’il doit arrêter ses beaux discours et qu il doit nous donner les moyens de nos ambitions et cela sans délai.

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