Le bureau local FO Justice souhaite entamer ce CSA en adressant ses plus vifs remerciements à l’ensemble des personnels, qui font preuve d’un engagement et d’un professionnalisme remarquables malgré des conditions de travail de plus en plus difficiles.
Depuis des années, les personnels du Centre Pénitentiaire de Rennes subissent des pressions constantes, d’abord dues à un manque d’effectif en personnels.
Situation qui affecte grandement le fonctionnement quotidien de l’établissement, la sécurité des agents, ainsi que la qualité des services et roulement des collègues de détention.
À cela, s’ajoutent des problématiques d’une gravité croissante :
La gestion des détenues souffrant de lourds troubles psychiatriques, ingérables en détention ordinaire, est devenue une véritable épreuve quotidienne. Ces détenues, qui nécessitent une prise en charge spécialisée, sont à la charge d’agents qui ne disposent, ni des ressources nécessaires, ni de formation pour exercer dans ce contexte psychiatrique. Les conséquences pour nos collègues sont lourdes : épuisement physique et mental, confrontations régulières à des comportements imprévisibles et violents, avec des agressions physiques sur les personnels répétées.
Ces profils, qui devraient être pris en charge dans des structures adaptées comme les Unités pour Malades Difficiles (UMD), continuent d’être ignorés malgré des années de revendications de notre organisation. La fermeture de lits dans ces unités et l’absence de solutions pérennes sont une véritable trahison des engagements de l’Administration et de l’Etat. Il est intolérable que des agents pénitentiaires soient ainsi exposés, au quotidien, à des risques qui dépassent largement le cadre de leurs missions.
Cette situation lamentable a déjà beaucoup trop duré. Qu’attendez-vous pour prendre cette aberration au sérieux ? Qu’un agent ne se relève pas ?
FO Justice exige des mesures immédiates et avancées concrètes dans l’intérêt de nos collègues qui font preuve d’un dévouement exemplaire dans ces conditions honteuses.
FO Justice tient par ailleurs, à pointer du doigt les conditions de travail que subissent les personnels depuis le début des travaux, dans le cadre de la création du Quartier de Prise en charge des détenues Radicalisées (QPR) sur l’établissement : bruits incessants, poussière, insécurité sur les mouvements liée aux chantiers. Cela sans anticipation de masques anti poussière et particules fines, ni de bouchons d’oreilles pour les collègues, car la règle veut que l’on reste opérationnel sur le terrain, quitte à perdre en audition (s’agissant des bouchons d’oreilles).
Pas des moindres, ces travaux qui ont débuté il y a plus de 4 ans, mettent lourdement à mal les personnels techniques, déjà en grande souffrance RH, dans un établissement très énergivore en maintenance. L’Administration devrait tenir compte de ces situations et accompagner au mieux, avant d’imposer et d’exiger toujours plus d’agents qui croulent déjà sous une montagne de travail.
FO Justice dénonce fermement cette indifférence totale de l’Etat, davantage préoccupé par sa commande politique que par la santé et la sécurité de ses agents. Le respect de l’Hygiène, de la Sécurité et des Conditions de Travail des personnels, c’est bien sur le papier, ça l’est encore plus sur le terrain.
Enfin, FO Justice s’indigne face à l’indifférence de l’Administration lors des départs en retraite de ses agents, qui ont pourtant exercé des décennies en milieu carcéral avec dévouement. Ces personnels, méritants par la nature exigeante de leurs missions régaliennes, devraient recevoir une reconnaissance à la hauteur de leur engagement. Aujourd’hui, ce sont ces agents eux-mêmes qui organisent un pot de départ, faute d’initiative de l’Administration. Sans cette démarche personnelle, ils quitteraient l’établissement dans l’oubli, et comme c’est le cas aujourd’hui, sans la moindre reconnaissance institutionnelle pour les services rendus.
Face à ces constats alarmants, FO Justice réitère ses revendications :
– Stop au placement de détenu(e)s souffrant de troubles psychiatriques graves et inaptes en détention ordinaire.
– Stop à la fermeture de lits en unités psychiatriques spécialisées.
– Considération et reconnaissance des personnels qui font preuve d’un dévouement exemplaire envers leur institution, en exerçant aujourd’hui leur fonction dans des conditions déplorables.
Les personnels du CP Rennes méritent mieux que le mépris et l’inaction. L’Administration Pénitentiaire doit assumer ses responsabilités et agir immédiatement pour garantir des conditions de travail dignes à ses agents et leur apporter la reconnaissance qu’ils méritent.
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