Prison de Villeneuve-lès-Maguelone : Une structure obsolète ? Limites atteintes !

Depuis 8 mois sur VLM, chaque travailleur se voit impacté par le surencombrement définitivement installé.

Aujourd’hui l’effectif est ; à cette heure et à ce jour, à 981 détenus. Pour une prison prévue pour 600.

LES IMPACTS SUR LES DIFFERENTS SERVICES :

-Alimentation, hygiène, transport et logistique

Les détenus consomment, ils se nourrissent, cantinent, il y a plus de détritus, leur linge est à laver, ils sont plus nombreux à être soignés, à s’instruire ou à être formés, à travailler, à être dans l’attente dans les étages générant des frictions et des tensions, de multiples mutations de cellule ; le nombre de matelas au sol est à la centaine. Il faut donc prendre en compte la surcharge de travail de tous nos travailleurs et notamment nos postés, nos PFNA et nos postes fixes.

La zone ALAT est trop petite !

L’augmentation des détenus implique des transports plus volumineux et fréquents, c’est un va et vient incessant que nous voyons défiler et patienter, jouant parfois sur la patience des livreurs et de nos professionnels camarades de la porte (qui eux aussi attendent la réfection de la porterie et du logiciel d’accès absent en 2024 mais en cours…), de 7h à 11H sans interruption.

L’augmentation du nombre de containers poubelles distribués en détention (tri sélectif) a évolué. L’aire des containers est trop petite. Il faut prévoir l’agrandissement des locaux poubelles/cuisines. L’augmentation des palettes livrées à la cuisine, à la cantine, à la buanderie induit de fait sa réciproque pour les déchets d’emballage. La rotation pour l’évacuation des matelas est croissante et sa fréquence a augmenté. On fait patienter les camions sur zone de livraison extérieure en attendant le camion pour l’évacuation.

Les zones de stockage des marchandises pour les services cantines cuisines et buanderie ne sont pas prévues pour un tel nombre de personnes détenues et ne sont donc plus adaptées en termes de superficie. Les livraisons s’accumulent sur le quai des cuisines et rendent difficile l’accès pour les autres services ; sans compter la perte de temps pour l’attente de la libération du passage entre cuisines /cantines/buanderie. Les camarades de chaque service ne peuvent plus gérer tous ces mouvements en respectant un cadre sécuritaire. Ce surencombrement les met en défaut chaque jour.

Un aménagement de l’aire de livraison cuisine apparaît indispensable :

Il est nécessaire de créer un quai de marchandises sécurisé extérieur qui permettrait de stocker les palettes en attendant que les différents services trouvent de la place dans leurs locaux respectifs (cuisines pleines, plus assez d’espace de stockage). Ce quai permettrait également de stocker les matelas de détention souillés ou infestés à l’extérieur ainsi que les frigos HS ou également infestés.

La pause de bennes supplémentaires rend difficilement praticables les manœuvres de conduite des camions sur zone, notamment pour les véhicules de notre administration.

Santé :

Notre USMP (UCSA nom utilisé sur VLM) voit défiler 200 PPSMJ chaque jour. Cela représente un ratio de 1000 détenus par semaine.

Les 3 salles d’attente ne suffisent pas pour la gestion des isolés, QI/QD, mineurs, le 1A, les vulnérables, arrivants etc.

Les 2 surveillants, souffrant de l’absence de remplacement du poste de polyvalent se retrouvent ; en période scolaire, seuls à gérer les centaines de tickets à préparer entre autres, pour 981 détenus, plus la gestion de ses séparations. Il faudrait à minima 2 salles supplémentaires pour pouvoir travailler sécuritairement. Aujourd’hui ils croisent les doigts chaque jour pour que la journée se passe sans encombre.

L’impact du surencombrement c’est également d’avoir sur zone plus d’intervenants que de salles disponibles. C’est un temps d’attente de 5 mois pour voir un psychologue, 2 mois pour voir une dentiste, 1 mois pour un psychiatre, plus de 10 jours pour un médecin.

Les commandes de médicaments plus volumineuses qui nécessitent un contrôle et du personnel, tout comme l’augmentation des prélèvements pour le labo. Plus l’attente est longue et plus les tensions croissent en détention. Ce principe de cause à effet est inéluctable.

Les gestions équipées ou accompagnées pourraient être proposées en visite sur l’UGC des personnes détenues afin d’éviter des blocages, une monopolisation d’agents, un risque supplémentaire d’insécurité sur le chemin ou dans notre infirmerie, sans compter que tout ceci est chronophage.

-Buanderie/cantines /CUISINES

La buanderie est bien trop sous-dimensionnée, tout comme les cuisines et les cantines. Leur gestion tient bien plus grâce au professionnalisme de nos travailleurs qu’au cadre de sécurité, car à cette heure de la sécurité nous n’en avons plus. Qu’en sera-t-il à la rentrée pour notre unique surveillante de la zone socio ? elle aussi absorbe l’impact croissant du volume villeneuvois, seule !

Et l’espace de repos cuisine de nos agents ? Trop petit !! L’agrandissement de la zone administrative ne suffira pas.

Le temps est au constat mais aussi à l’action. Cette prison doit être agrandie, des travaux doivent être envisagés, les effectifs revus pour permettre à chacun de travailler convenablement. Le bureau F.O tire la sonnette d’alarme et ouvre le sujet :

Quand VLM sera -t’elle enfin agrandie ? La nouvelle prison (nous ne parlons pas du DAC) de Nîmes ne suffira pas à absorber les surencombrements régionaux tel le « tonneau des Danaïdes ». En attendant, quelles sont vos solutions pour parer à ces carences structurelles et sécuritaires ? Le bureau F.O demande que notre direction interrégionale soit saisie de cette problématique. Nous ne pousserons pas les murs. Enfin, le bureau F.O local souhaite vivement que ces problématiques soient étudiées au prochain CSA spécialisé, tout comme le suivi de notre demande de réfection de la porterie.

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