C’est la sensation que l’on ressent quand on défend ardemment une avancée sécuritaire pour le personnel de surveillance, sans jamais rencontrer d’écho. Que ce soit à la DI en réunion bilatérale, ou en instance locale dans le cadre d’un CHSCT, nous n’avons cessé d’argumenter en faveur du PIE pour les ELSP. En mettant principalement en avant sa capacité dissuasive, mais en ayant bien souvent le sentiment de prêcher dans le désert face à des interlocuteurs pour le moins sceptiques. Depuis son déploiement en juin sur notre établissement (site pilote), pas une seule fois il n’a été mis à disposition de nos collègues alors que plusieurs situations s’y prêtaient. Pourtant, cet atout supplémentaire porté par FO Justice a toute sa place dans le cadre des missions de nos ELSP, à condition de l’envisager pour ce qu’il est.
Ce mardi 25 janvier 2023 en a apporté une magnifique démonstration. Un détenu du Quartier Disciplinaire a dévasté sa cellule et ne demandait qu’à en découdre (armé d’un bâti de fenêtre) avec quiconque chercherait à entrer, refusant toutes les injonctions. Face à cette situation, l’Officier en charge des ELSP a sollicité à juste titre le PIE. ENFIN, ce dispositif a été accordé par la Direction après discussion ! L’effet ne s’est pas fait attendre ! Dès les premières sommations de l’agent porteur du PIE, le détenu a abandonné toute intention belliqueuse. La grille d’accès a pu être ouverte à la disqueuse, le détenu menotté et acheminé vers une nouvelle cellule sans le moindre problème pour les collègues. Zéro blessé et une situation de crise réglée.
VOILA pourquoi FO Justice s’est battue pour le PIE !
Et nous continuerons de militer pour que cet exemple courageux soit répliqué dans des situations similaires en détention. Tout comme nous continuerons de revendiquer qu’il soit mis à disposition de nos ELSP lors de leurs missions d’extractions ou de consultations en hôpital.
Seul au monde, c’est le sentiment également ressenti par deux agents ELSP et l’Officier Infra la semaine dernière lors d’une mission vers Fresnes, quand ils ont crevé sur l’autoroute avec un détenu escorte 3, sans FSI, sans renfort PREJ (ou ERIS) et après s’être fait refuser l’auto-renfort qu’ils avaient sollicité au préalable… La réactivité et le professionnalisme de l’officier et des agents ont permis un heureux dénouement, mais leur sécurité aurait pu et dû être la priorité !
Là encore le bureau FO Justice du CP Lille Annœullin n’a eu et n’aura de cesse d’exiger le respect des niveaux d’escorte ESP et l’auto-renfort quand il est numériquement possible.