Cher(e)s Collègues, Cher(e)s Camarades,
Depuis mon élection en mai 2017 et la reconstruction de Force Ouvrière au ministère de la Justice, mon équipe et moi-même avons été fidèles à nos revendications et engagements.
De manière non exhaustive, nous avons obtenu en faveur des personnels de surveillances, la fusion des grades Surveillant/brigadier, la parité police s’agissant de la PSS, la catégorie B pour le CEA et A pour le CDC, le doublement de l’ICP et de l’IFO, le repyramidage de la chaîne hiérarchique avec à la clé plus d’une dizaine de milliers d’avancement dans les 5 ans à venir…
Pour ce qui concerne la sécurité, sont actés le déploiement des caméras, des PIE, des bombes incapacitantes, des brouilleurs de drones et de portables, des brigades cynophile, l’expérimentation des chiens d’appui et des brigades motorisées…
Nous pouvons nous réjouir et nous féliciter de ces avancées, défendues et obtenues par notre seule et unique Organisation Syndicale. Nous étions bien les seuls à les défendre lors du mouvement historique de 2018, alors que les autres OS les rejetaient en bloc, nous accusant d’être hors sol en matière indemnitaire et statutaire. Pourtant, aujourd’hui les feuilles de paye parlent d’elle-même. Pour le volet sécuritaire, ces mêmes OS nous accusaient de vouloir transformer nos établissements en « camps de concentration » : chiens, PIE, bombes incapacitantes etc. Autant de sujets dont ils tentent aujourd’hui de s’attribuer la paternité !!
Que de temps perdu, avec des conséquences que nous payons très cher aujourd’hui, et dont l’entière responsabilité revient à ces OS. « Qui oublie son passé n’a pas d’avenir ! »
Grâce à la réforme historique obtenue par FO Justice, en 2023 les schémas d’emplois ont été atteints, ce qui n’était pas arrivé depuis 10 ans. Il devrait en être de même en 2024. Car l’objectif prioritaire est bien de recruter. Recruter pour avoir la capacité d’accomplir l’ensemble de nos missions en toute sécurité, tout en conciliant vie privée et vie professionnelle.
FO l’avait annoncé, FO l’a fait !
Le 14 mai dernier, deux collègues étaient exécutés et trois autres grièvement blessés. Immédiatement après le choc et la sidération, toute l’institution était bloquée. Les personnels, comme un seul homme, étaient devant les portes, plus forts que jamais, bien au-delà du mouvement de 2018, démontrant leur solidarité et faisant ainsi démentir toutes celles et ceux qui nous expliquaient que jamais nous n’aurions la capacité de nous mobiliser de nouveau.
Après 3 jours de négociations en intersyndicale, nous avons obtenu un protocole d’accord qui, au moment où j’écris cet édito, se déploie et se concrétise au travers de mesures à court, moyen et long terme. FO Justice s’assurera que chacun des engagements pris devienne effectif pour que, plus jamais, un tel drame ne puisse se reproduire.
Pour l’heure, nous restons dans l’attente du rapport de l’Inspection Générale de la Justice, demandé une fois encore par notre seule Organisation Syndicale, afin de faire toute la lumière sur les circonstances qui ont pu rendre possible ce drame, afin de déterminer qui savait et n’a rien dit ? Car notre Organisation Syndicale reste convaincue que ce drame n’aurait jamais dû arriver, et aurait pu être évité !
Force Ouvrière dénonce à nouveau le comportement des syndicats de magistrats corporatistes USM et SM qui, la veille de l’hommage national rendu à nos Collègues, ont rejeté le relevé de décisions de l’intersyndicale. Force Ouvrière dénonce le comportement de l’UNSA Justice et de la CGT à qui ils sont affiliés et qui, dans les instances ministérielles, se rendent complices du rejet de certains points essentiels du protocole d’accord.
Il est temps pour l’UFAP-Unsa Justice et de la CGT Pénitentiaire de prendre une décision en responsabilité : rompre leur alliance avec ces syndicats de magistrats qui n’ont que faire de notre sécurité, ou rester à leur botte et mettre un terme à cette intersyndicale.