Alors qu’à la lecture du titre, on pourrait penser à une comédie française interprétée par notre Gégé national et Jean Réno…A la MA Chalons en Champagne, il n’en est rien ! Ce n’est pas une comédie mais la supplication incessante des personnels et des codétenus contre notre corneille « polonais » locale.
Même si pour une fois, depuis bien longtemps, nous pouvons remercier notre nouveau duo de direction qui, même pendant ses congés, a su apporter les mots et des attentions aux personnels meurtris; ce samedi, un de nos pensionnaires, déjà défavorablement connu à l’établissement pour en 4 mois d’incarcération avoir commis plusieurs infractions disciplinaires (Insultes et menaces sur personnels, violences entre codétenus, refus de se soumettre, tapages, dégradations…); perturber quotidiennement en tambourinant dans la porte des 13 cellules qu’il a déjà occupées; pousser des hurlements dignes de la saison du brame du cerf; interpeller sans cesse les personnels et les cellules voisines, a fini par agresser plusieurs de nos collègues qui, pour une se voit prescrire plusieurs jours d’ITT, pour un autre un violent coup de pied sur un genou il y a peu opéré, et pour nos deux derniers compagnons d’infortune des doigts retournés lors de l’intervention.
Depuis plusieurs jours, ce détenu fortement perturbé psychologiquement qui, comme beaucoup, aurait probablement sa place hors de nos murs, dans une structure d’admission psychiatrique, n’a de cesse de faire valoir, par des refus, du tapage et des grognements, sa frustration d’être placé seul en promenade sans possibilité de racketter ses codétenus en tabac. 15 jours, durant lesquels des observations sont transcrites dans genesis concernant son comportement délictueux et les difficultés grandissantes de sa gestion au quotidien tant avec les personnels qu’avec les détenus de son étage.
Il nous semble que des questions s’imposent !!
À la vue des éléments, pourquoi ce dernier n’a-t-il pas fait l’objet d’un placement au RDCH2 dévolu à la gestion de ces forçats complexes ?
Faudra-t-il attendre encore une agression, malgré les signalements négatifs et répétés des agents, pour une affectation dans cette zone destinée à un prise en charge des PPSMJs « difficiles » ?
Et enfin, si, comme nous avons pu l’entendre, le nombre de cellule n’est pas suffisant, n’est-il pas possible de muter les derniers « classés » encore présents, à l’étage supérieur, pour prendre en charge ces profils psychotiques, en forte croissance et nécessitant un accompagnement particulier ?
Personne n’est dupe, l’ensemble des personnels a intégré le fait que, suite à la fermeture des lits en psychiatrie, la MA Chalons en Champagne, avec la présence en son sein d’un SMPR qui, aux dires de son psychiatre, ne prend en charge qu’une infime partie de ces déséquilibrés, se verra accueillir bon nombre d’aliénés pour qui la seule solution trouvée, pour les écarter un temps de la société, est… la prison !!!
Monsieur le directeur, outre le fait que les personnels ne sont pas formés pour la prise en charge de ces névrosés et que, contrairement à un institut, dans nos structures les soins ne peuvent être mis en place sans leur consentement, les personnels ne doivent pas devenir les punching-balls des défaillances de gestions étatiques. Notre effectif déjà en grande souffrance, ne peut pas se permettre de perdre ses agents, valeureux et professionnels, lors de blessure sur des agressions qui semblent pourtant évitables.
Monsieur le directeur, il est temps d’accélérer la mise en sécurité, déjà entreprise, du personnel.