L’heure est grave. Notre Centre de Détention est confronté à une hausse de la population pénale, une ambiance de travail de plus en plus toxique et une gestion qui laisse à désirer.
Nous avons tiré la sonnette d’alarme à maintes reprises. La capacité d’hébergement de notre CD atteint un niveau historique et critique, mettant en péril la sécurité de tous en éliminant toute marge de manœuvre en termes de placements et de mutations au sein de la population pénale.
Les décisions prises par la direction et les officiers ont des conséquences néfastes sur notre quotidien. Cette gestion défaillante nuit à notre sécurité et à notre santé mentale.
La cerise sur le gâteau, la direction locale nous avait garanti qu’une fois l’équipe d’encadrement au complet au mois de septembre, une évolution significative et positive aura lieu.
Résultat : Hormis la surpopulation d’officiers proportionnelle à celle des détenus, aucune avancée pour le moment!
Pire, après la mise en danger de l’établissement, c’est la mise en danger des personnels! Depuis quelques semaines, de nombreux incidents ont émaillé la détention, bagarres, agressions, insultes, menaces et plus récemment un mouvement collectif…
ATTENTION LE TON MONTE !!!!
Dans l’après-midi du vendredi 15 septembre, 2 détenus défavorablement connus pour leur comportement agressif envers les personnels se sont illustrés une fois de plus.
Pour commencer le détenu D. , en promenade, a commencé par intimider puis à vociférer des insultes pour terminer avec des menaces de mort réitérées envers une des SPIP de l’établissement sortie du bâtiment D, coursée le long de la promenade et même vers l’infirmerie alors qu’elle regagnait le bât. R de l’autre côté de la grille.
Ce dernier sera convoqué au bâtiment D pour une audience avec l’adjoint du chef de détention accompagné du 1er svt de quart et d’un officier stagiaire. Adjoint que le détenu, fort de son expérience dans le domaine, menace de mort aussi et insulte copieusement. Vu son état d’excitation, un placement au quartier fermé est envisagé, sauf qu’il ne l’entend pas de cette oreille. Ayant flairé l’opportunité d’un interlocuteur inexpérimenté, ce détenu se tourne vers notre officier stagiaire qui après avoir évincé de l’affaire en cours l’adjoint chef de détention, reçu la parole du forcené que tout se passerait bien.
Après 30 minutes d’âpres négociations, le détenu refuse (excusez du peu) l’affectation au QF mais souhaite être affecté au QD !!!! Rien que ça !!!… et enfonce le clou en obtenant de faire le trajet du bâtiment D vers le QD sans menottes aux poignets !!!
Les agents témoins de la scène sont plus que médusés… !!!
Une hiérarchie en pleins tâtonnements, en pleine contradiction. Entre l’affectation au QF puis au QD, le menottage et finalement non, l’autorité du chef de détention adjoint a été totalement bafouée !!
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais pendant le trajet vers le QD, le détenu D BRISE la parole donnée au chef stagiaire et lance un appel à la rébellion et au mouvement collectif aux détenus présents en promenade. Incluant les tchétchènes avec leur communauté au C, les invitant de tout bloquer le soir à la gamelle.
Arrivé au QD, avant d’être affecté, de nouvelles longues minutes de négociations sont interrompues par l’arrivée suite à la mise en prévention du 2ème individu le détenu D bis…
En effet celui-ci, par solidarité ou par bêtise, nous vous laisserons apprécier, a également mis fin à son audience en vociférant, en hurlant, en menaçant les agents de mort et de représailles.
Ce devin visionnaire se voyant déjà retrouver son acolyte au QD a tout fait pour le rejoindre. Ce dernier ayant mis fin à son audience SPIP, afin de prêter mains forte à son supposé copain de bac à sable, et a dû être isolé immédiatement dans une salle afin d’éviter le sur-incident. Non sans mal, son acheminement au QD n’a évidemment pas été de tout repos non plus.
Déjà sous les feux de la rampe il y a peu de temps, leur transfert avait déjà été demandé en vain. Les 2 finiront au QD…. quel gâchis !!
Après avis médical, le détenu visionnaire est extrait à l’hôpital pour des examens radiologiques qui révéleront qu’il se porte bien ! À noter que pendant les soins à l’hôpital, le détenu coutumier du fait comme son pote d’enfance précité a sérieusement perturbé le travail de l’équipe soignante en les insultant copieusement tout comme les camarades de l’escorte.
En conclusion, L’intersyndicale pointe:
- Les affectations de détenus n’ayant pas le profil pour notre établissement.
- Le taux de remplissage insoutenable de l’établissement
- La mauvaise gestion de la détention
En conclusion,
Avant qu’il ne soit trop tard et qu’un incident majeur et de grande ampleur nous tombe dessus, nous revendiquons dans les plus brefs délais :
- Le transfert des protagonistes du vendredi 15 septembre
- Le transfert de la tête du réseau de la communauté des pays de l’est
- Le transfert des détenus avec reliquat de fin de peine supérieur à 2030
- La réduction du taux de remplissage de la prison pour garantir des conditions de travail plus sûres.
Dans un premier temps, l’intersyndicale appelle à la prise de service en retard d’1/4 d’heure ce samedi 16 septembre à savoir de 7h à 7h15.
Si nos revendications ne sont pas entendues, nous nous gardons le droit de durcir le mouvement.