Monsieur le directeur,
Et dire que pendant toutes ces années, nous avons pensé que le Père-Noël n’existait pas…
Et miracle, à quelques jours de Noël, nous apprenons que vous êtes muté, ce n’est donc pas un mythe, il existe vraiment et nous annonce avec un peu d’avance, le plus beau cadeau que nous pouvions espérer, votre départ.
Supprimant certains postes nécessaires pour en créer d’autres superflus, retirant les taches des uns pour les redistribuer à d’autres, depuis votre arrivée, vous n’avez su que déstructurer et détruire ce que vos prédécesseurs avaient construit et mis en place.
Vous avez passé votre temps à démoraliser vos troupes en voulant les asservir tel un empereur.
Être obligé de sanctionner ses personnels (tous grades confondus) pour gérer son établissement, n’est-ce pas là, le signe d’un mauvais management ?
Mais ne vous y trompez pas, les feuilles de chêne qui ornent votre uniforme, même cousues de fil d’or, ne sont pas vraies, tout comme vos bonnes paroles qui sont quant à elles, cousues de fils blancs.
Le bilan de votre passage sur l’Établissement est désastreux :
-Le moral des troupes au plus bas
-Votre stratégie de l’amnésie ou de « on ne m’a pas dit, je ne savais pas, ce n’est pas ma faute »
-Des passe-droits pour certain(e)s, des sanctions pour d’autres
-Une organisation de la détention qui met à mal la détention et les services
-Des non gestions de conflits internes qui terminent au commissariat
-Une augmentation des rappels
-Un renforcement des nuits (sous-effectif, augmentation des extractions par le plein pouvoir des services annexes au détriment de notre sécurité et fonctionnement)
-Des réunions à n’en plus finir, dirigées, orientées pour vos intérêts personnels
-Porte ouverte aux lettres de délation anonymes
-Des opérations préparées qui mettent en danger la santé des personnels et leur sécurité
-Un planning gruyère quotidien
-Et votre cadeau de départ, un renforcement des rondes véhicules avec des horaires qui ne permettent plus aux agents de se reposer un minimum pour tenir leur nuit
Et sur ce dernier point monsieur, vous noyez les agents qui ont déjà la tête sous l’eau par leur RH et week-end qu’ils voient disparaître et le risque (si vous n’en avez pas conscience) c’est des accidents de la route sur une sortie de nuit épuisante et par un rythme de travail insoutenable !
Au final, votre titre de directeur, même s’il vous permet de vous élever au plus haut niveau de notre hiérarchie locale, ne vous aura pas permis d’atteindre la grandeur de certains de vos prédécesseurs.
Vous avez une si haute opinion de vous-même que vous en oubliez le côté humain de vos fonctions. Contrairement à ce que vous voulez faire croire, vous n’avez aucune empathie pour vos agents.
L’administration pénitentiaire, aimant les bons petits soldats qui privilégient leurs carrières à leurs vies de famille, vous envoie exercer vos talents à l’administration centrale.
Quel soulagement pour nous, quel cadeau !
Nous ne vous regretterons pas.
Vous pourrez nous dire pour vous rassurer, que votre successeur pourrait être pire… pour autant, cela ne vous rendra pas meilleur.
Concernant votre pot de départ, une quête est organisée : toutes les pièces jaunes sont acceptées.
Pour finir, nous vous laissons méditer sur cette pensée de Montesquieu : « Pour faire de grandes choses, il ne faut pas être un si grand génie, il ne faut pas être au-dessus des hommes, il faut être avec eux »