Prison de Limoges : Si c’est une blague de la DI et des Magistrats, elle n’est pas drôle…

* Vendredi matin 9h45, le Chef d’établissement convoque les OS :

« Au vu de la saturation des places à la maison d’arrêt, je vous informe qu’aux termes des échanges avec la direction interrégionale, nous avons convenu avec les chefs de cour, les chefs de juridictions, l’application des peines et les magistrats du siège et du parquet du TJ de Limoges, qu’à compter d’aujourd’hui les incarcérations en provenance de ce tribunal seront orientées vers d’autres établissements de la DISP 33.

Je vous informe également que la semaine prochaine il y aura 12 transferts et 6 libérés. »

Cette déclaration fait suite au fait que nous venons tristement d’atteindre un record pour le Quartier Homme : 137 détenus, 27 matelas au sol et seulement 57 places ! Soit un taux d’occupation de 240 % !!!

* Vendredi soir 18h00 : un arrivant

* Vendredi soir 18h20 : un arrivant

Les 2 en provenance du tribunal de LIMOGES ?????

C’est une blague ! Vous êtes sérieux ?

Ça n’aura même pas tenu 1 journée. MAIS QUE CHERCHEZ-VOUS ? À rentrer dans le Guinness Book pour avoir réussi à entasser 139 personnes dans 57 cellules de 9m2 !

Vous n’avez donc aucune parole, aucun respect pour les conditions de travail du personnel de la maison d’arrêt. Personnel qui a toujours, pour le moment, répondu présent et qui continu malgré cela à venir travailler. Vous venez de nous balancer votre mépris au visage !

Mais n’oubliez pas une chose : si un établissement tourne, c’est grâce à son personnel, qui risque sa vie ( cf agression à Saintes) sur des coursives surchargées et sous tension continu, et non vous bien installé dans vos bureaux chauffés et climatisés. Votre vision d’une prison s’arrête certainement à des chiffres, avez-vous déjà ouvert une cellule de 9m2 avec 3 détenus entassés le matin à 7h00 ? Sûrement que non , vous vous en souviendriez !

Permettez-nous ce petit rappel du code de Procédure Pénale :

Les règles d’hygiène posées par le code de procédure pénale

Article D. 349 : L’incarcération doit être subie dans des conditions satisfaisantes d’hygiène et de sécurité, tant en ce qui concerne l’aménagement et l’entretien des bâtiments

Article D. 350 : Les locaux de détention et, en particulier, ceux qui sont destinés au logement, doivent répondre aux exigences de l’hygiène, compte tenu du climat, notamment en ce qui concerne le cubage d’air, l’éclairage, le chauffage et “l’aération “.

Article D. 351 : Dans tout local où les détenus séjournent, les fenêtres doivent être suffisamment grandes pour que ceux-ci puissent lire et travailler à la lumière naturelle. L’agencement de ces fenêtres doit permettre l’entrée d’air frais. La lumière artificielle doit être suffisante pour permettre aux détenus de lire ou de travailler sans altérer leur vue.

Les installations sanitaires doivent être propres et décentes. Elles doivent être réparties d’une façon convenable et leur nombre proportionné à l’effectif des détenus.

( Ces articles trouvent d’ailleurs leur écho dans le Code Pénitentiaire, Article R321-1 à R321-3 )

À quand remonte votre dernière visite de la Maison d’arrêt ?

Venez constater par vous-même l’état de vétusté, les conditions de détentions et surtout les conditions de travail et l’épuisement du personnel !

« C’est encore pire que ce que je pensais »

A déclaré l’ancien bâtonnier de Limoges Mr Bertrand Villette après sa visite du 22 décembre 2022. Cette simple phrase résume bien notre situation et le rapport qu’il vous a fait est éloquent. Mais heureusement, ça ne vous empêche pas de dormir !

L’incarcération doit rester l’exception !

40 personnes détenues incarcérés à Limoges pour des peines de moins de 6 mois aurait pu être aménagées selon la loi pour la justice du 23 mars 2019. Soit plus d’un quart, ça change complètement une détention !

Le Bureau Local Force Ouvrière Justice exige des transferts massifs et immédiats.

Le Bureau Local Force Ouvrière Justice va suivre avec attention cette semaine et ses soi-disant 18 départs annoncés. Une chose est sûre, si la situation venait à se dégrader ou si un-e collègue devait subir une agression, vous en serez les responsables et devrez en assumer les conséquences !

Lire le communiqué