Déclaration Liminaire lors du CTAP du 12 Juillet 2022

Monsieur le directeur de l’Administration Pénitentiaire,
Mesdames et Messieurs les membres du Comité Technique de l’Administration Pénitentiaire,

Nous sommes au pied du mur !

Alors que deux promotions d’élèves surveillants devaient rentrer dans le dernier semestre à l’ENAP, il n’en sera rien faute de candidat : il n’y en aura qu’une. Et le nombre d’agents de cette unique promotion fond comme neige au soleil.

Dans le même temps, le dernier concours ouvert de Surveillant Pénitentiaire n’a vu qu’un peu plus de 18 % des inscrits se présenter. Il est donc évident que nous n’atteindrons pas le plancher d’emplois budgétise par Bercy ! C’était déjà le cas l’année dernière, mais cette année tout comme l’année prochaine c’est dans des proportions inédites.

Dans le même temps, suite à la fusion des grades, un grand nombre de nos collègues ayant atteint l’indice pension civile 645 font valoir leurs droits à une retraite bien méritée, et nous ne pouvons que nous en féliciter.

Mais quand on sait, de l’aveu même de votre prédécesseur, que si l’administration pénitentiaire arrivait encore à fonctionner (tant bien que mal), on ne le devait qu’aux nombreux agents qui repoussaient la date de leur départ à la retraite, ainsi qu’à l’explosion du nombre des heures supplémentaires pour l’ensemble des personnels… Nous sommes en droit de craindre le pire !

Nos hôpitaux, faute de personnels, ferment des services !
Nos restaurants, faute de personnels, suppriment un service où réduisent le nombre de tables !
Mais nous, à la différence des hôpitaux et restaurants, nous n’avons pas le droit de refuser les clients contraints qui se présentent à la porte de nos établissements !
Impossible pour nous de fermer des unités de vie, des étages d’hébergement, d’autant plus que les matelas au sol prolifèrent massivement…

Ajoutez à cela la mise en place des ELSP, l’ouverture des SAS, l’explosion du nombre des extractions judiciaires et le plan de construction de 15 000 places… Force est de constater qu’en l’état nous sommes incapables de faire face et de répondre à la demande !

M. Le Directeur de l’Administration Pénitentiaire, depuis le mouvement de 2018, FO Justice défend auprès de la DAP et du ministère, des propositions pour pouvoir répondre à l’ensemble de ces défis :

  • Pour recruter différemment, recruter mieux, et revoir la formation initiale.
  • Pour permettre aux Personnels d’avoir un salaire digne sans avoir besoin de recourir massivement aux heures supplémentaires.
  • Pour permettre d’améliorer les rythmes de travail en supprimant notamment le Matin/Nuit.
  • Pour permettre aux Personnels de bénéficier d’un week-end sur deux en repos et partir en vacances d’été tous les ans avec leurs familles.
  • Pour permettre aux Personnels d’effectuer leurs missions dans de bonnes conditions et dans l’intérêt de notre société.

Et pour ce faire, M. Le Directeur de l’administration pénitentiaire, les états généraux devront répondre favorablement à ces défis par un budget ambitieux via une loi de programmation sur le quinquennat !

Dans le cas contraire, M. Le Directeur de l’administration pénitentiaire, FO Justice tiendra les engagements pris auprès de ses adhérents et de l’ensemble des personnels suite à la fusion des grades et repartira au combat, dès septembre, pour obtenir la légitime reconnaissance qui leur est due !

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